Beauté et créativité à Bali
Rencontre avec Brescia Bercane Peux-tu te présenter et nous en dire un peu plus sur ton parcours ? J’ai 26 ans, je suis originaire de…
Rencontre avec Brescia Bercane
Peux-tu te présenter et nous en dire un peu plus sur ton parcours ?
J’ai 26 ans, je suis originaire de Toulouse. Mon nom de famille, orthographié Berkane, vient de mon grand-père, né en Algérie. C’est aussi le nom d’une ville marocaine près de la frontière algérienne. Il était artiste peintre, chanteur d’opérette et couturier à Oran et en France. Je lui dois ma passion du dessin et de la confection. Depuis que je sais comment tenir un crayon, je dessine. C’est devenu une part de ma personnalité. J’y trouve mon équilibre et le vit aujourd’hui comme une pratique méditative. Pour approfondir les techniques et trouver ce qui me plaisait, j’ai étudié à l’Institut Supérieur des Arts Appliqués de Paris et me suis spécialisée dans le modélisme. J’ai ensuite travaillé pour Antik Batik et Manish Arora, des marques qui me correspondaient, liées aux inspirations indiennes et ethniques, et travaillant le plus possible le textile du vêtement.
Qu’est ce qui t’as mené jusqu’à Bali ?
Je ne trouvais pas ma place en France et je souhaitais explorer d’autres cultures. J’ai envoyé beaucoup de candidatures à l’international et j’ai finalement réussi à intégrer la Maison Manish Arora à New Delhi en Inde. Humainement, l’expérience a été très forte, et surtout j’étais complètement libre artistiquement. J’avais par contre plus de difficulté avec la vie quotidienne dans la capitale indienne. Au même moment, j’ai reçu une proposition d’une marque à Bali pour un job de directrice artistique. Je n’ai pas hésité une seconde, j’ai fait mes affaires et un mois après j’étais sur place. J’ai immédiatement eu le coup de foudre pour Bali. C’était comme une évidence, une explosion de lumière, de liberté et d’énergies positives. Mon histoire d’amour avec Bali dure depuis trois ans maintenant.
Comment est née l’idée de créer ta marque Brescia Bercane ?
Je savais depuis longtemps que je voulais faire mes propres créations et être libre dans mon travail. Un an après être arrivée sur Bali, j’ai commencé à dessiner La Berbère et Nagua. J’ai alors eu le déclic : je voulais faire imprimer ces dessins sur tissus pour en faire des paréos, à la fois pour la plage et pour la décoration. Je me suis alors associée avec mon amie Manon qui est devenue en charge du développement commercial de la marque. On est absolument complémentaire et grâce au soutien de nos familles, nous avons pu officiellement lancer la marque.
Tes voyages en Asie sont-ils ta principale source d’inspiration ou as-tu d’autres influences ?
Ma principale inspiration vient des ethnies de tous pays confondus et des vieux textiles folkloriques. Les Samburus, Masaï, Berbères en Afrique ou même les Gypsy Cobra au Rajasthan, j’aime les traits marqués et les regards de ces femmes tribales. Je m’intéresse à leurs traditions, leur histoire et parfois leurs souffrances. Bien sûr Bali à elle-seule est une grande source d’inspiration, principalement dans le dévouement quotidien de ses habitants à l’hindouisme, avec toutes les offrandes couvertes de fleurs et d’encens. La végétation luxuriante, l’exotisme, les fruits, les jardins d’épices nourrissent aussi beaucoup mes dessins. Je suis également sensible à la beauté des femmes balinaises, leur sourire généreux et leurs traits de visage doux et détendus. Sans oublier ma mère, qui m’a toujours beaucoup inspirée avec toutes les couleurs qu’elle porte, elle a un vrai côté gitane.
Comment peux-tu nous décrire ton travail et ta touche personnelle ?
Je ne travaille que sur du papier grand format avec des crayons à papier, des feutres japonais, une plume et de l’encre indienne. Les visages que je dessine proviennent de vieilles photos vintage, je les réinterprète à ma façon pour créer un univers éclectique avec ce qui me passe par la tête : une berbère avec un collier de pastèque et un turban vichy style 50’s. Je mets en valeur ces visages avec des couleurs lumineuses et chaudes.
As-tu une boutique où les voyageurs peuvent trouver tes créations à Bali ou ailleurs en Asie ?
Notre showroom se situe dans le Sud de Bali. On a mis tout notre amour dans la création de notre boutique. Nous avons fabriqué les lampes à fleurs avec des cages à poules, les meubles indiens ont été créés sur mesure et j’ai dessiné le concept de suspension des sarongs. De Jakarta à Sumbawa, d’Ubud à Canggu, nous travaillons avec environ 40 revendeurs dans toute l’Indonésie : Alila Hotels, Aman, Desa Seni, Sofia Spa, Drifter Shop, Polette, Bodyworks etc… Tous nos revendeurs sont indiqués sur notre site web par continent.
As-tu des lieux à nous conseiller à Bali, des coups de coeurs qui symbolisent pour toi l’âme de l’île ?
J’aime le Bukit, et particulièrement le bel hôtel La Joya. C’est un lieu unique à côté d’une des plus belles plages de Bali, Balangan. Il y a aussi Bali Eco Stay à Tabanan, un havre de paix authentique en pleine nature ou encore le très beau Moding Plantation à Munduk, pour se retrouver au milieu des cultures de café et d’hortensias. Balian, sur la côte sud-ouest de l’île, symbolise vraiment pour moi la beauté de Bali. Toute la côte entre Balian et Medewi est un mélange de palmiers, rizières et plages sauvages.
Quelle est ta prochaine destination de voyage ?
Nous partons bientôt avec mon copain pour deux semaines au Rajasthan, en Inde du Nord. L’an prochain, nous prévoyons de partir à la rencontre des « homme-fleurs » de Siberut et peut-être en croisière aux Raja Ampat. J’aimerai aussi voyager au Japon et visiter Tokyo. Il y a tant à découvrir en Asie…
Quels sont les projets de Brescia Bercane à venir ?
Manon et moi souhaitons développer la marque en France et dans le Sud de l’Europe. En termes de créations, nous voulons étoffer la ligne de décoration et de linge de maison. Pour l’instant, nous avons organisé une campagne de financement participatif pour lancer notre collection d’été 2019.