Manger au Bhoutan : les meilleurs plats

Pour réussir votre voyage au Bhoutan, laissez-vous surprendre par une cuisine aussi authentique que chaleureuse, reflet de la culture et des paysages himalayens.

Les spécialités locales

Bonne nouvelle : le Bhoutan n’autorise pas les chaînes de fastfood à s’implanter sur son territoire, ce qui préserve la richesse d’une gastronomie traditionnelle. Tous vos repas sont compris dans votre package journalier ; vous mangerez le plus souvent à l’hôtel, où seuls l’alcool et les boissons sont à régler en supplément. Malgré une forte influence bouddhiste, la diversité des plats est remarquable et la convivialité se retrouve à chaque repas.

La cuisine bhoutanaise : généreuse, épicée et surprenante

Découvrir la gastronomie locale, c’est s’immerger dans des saveurs franches et relevées. Le Bhoutan est réputé pour proposer l'une des cuisines les plus épicées de l’arc himalayen : le piment y est davantage considéré comme un légume qu’un simple assaisonnement. Toutefois, les cuisiniers des hôtels savent s’adapter aux palais occidentaux et vous pouvez demander « not spicy » pour profiter de la découverte en douceur.

Les grands incontournables de la table bhoutanaise

• Ema Datshi : véritable plat national, ce gratin épicé marie généreusement le fromage de yak ou de vache aux piments verts. De nombreuses variantes existent : avec pommes de terre (Kewa Datshi), champignons (Shamu Datshi) ou même viande séchée. Il est omniprésent, accompagné du fameux riz rouge bhoutanais.
• Phaksha Paa : porc sauté avec piments rouges séchés et légumes, le plus souvent radis ou épinards. Servi avec riz, ail, gingembre, il offre une explosion de saveurs typiques.
• Jasha Maru : ce ragoût de poulet haché mijoté avec tomates, ail, oignon, gingembre et piments est un classique relevé mais subtilement équilibré.
• Shakam Datshi et Sikam Paa : plats généreux autour de viande séchée (yak ou bœuf), cuisinée avec beurre et fromage, ou lard sec frit aux piments pour une dégustation rustique et authentique.
• Puta : nouilles traditionnelles préparées à base de sarrasin, sautées avec légumes, œufs et parfois viande, délicieuse spécialité de la vallée de Bumthang.
• Momos : raviolis tibétains à la vapeur ou frits, fourrés aux légumes ou viande, à goûter absolument dans tous les marchés ou lors de pauses gourmandes en trek.
• Honentay : petites bouchées de sarrasin farcies de feuilles de navet et fromage, spécialité rare de la vallée de Haa particulièrement appréciée des végétariens.

Le riz rouge bhoutanais à la saveur de noisette accompagne la plupart des plats. Champignons sauvages, haricots, patates douces, épinards, feuilles de moutarde et même algues de rivière séchées se dégustent selon la saison, révélant une cuisine attachée à la nature généreuse du pays.

Des produits occidentaux, comme le miel, la confiture ou l’emmental, commencent à trouver leur place dans les hôtels et les grandes villes, permettant de varier les saveurs lors d’un long séjour.

Repas quotidiens et coutumes à table

Le repas au Bhoutan est un moment d’hospitalité et de partage. Les plats sont généralement servis en même temps dans de petites coupelles séparées, les convives se servant eux-mêmes et composant leur assiette selon leurs envies. Il est courant de manger assis au sol, parfois sans table, et de former de petites boulettes de riz rouge avec les doigts pour les tremper dans les sauces ou plats principaux.

Parmi les marques de politesse culinaire, il est d’usage de refuser la première invitation à manger, en couvrant la bouche et en disant « meshu meshu » : le plat est accepté après la deuxième ou troisième sollicitation, signe de respect et de gratitude. Il est habituel de se resservir jusqu’à trois fois pour montrer qu’on apprécie le repas, en gardant les premières portions modérées.

Boissons et rituels gourmands

Le thé est la boisson incontournable. Le Suja (thé au beurre salé) est souvent servi à toute heure, symbole d’hospitalité et de chaleur humaine. Les amateurs de saveurs sucrées trouveront aussi un thé au lait, douce version inspirée de l’Inde. Après le repas, il n’est pas rare de terminer avec le doma, une feuille de bétel roulée avec de la noix d’arec, à mâcher comme le veut la tradition.

Les boissons fermentées font partie intégrante de la culture : laissez-vous tenter par l’ara, l’alcool de riz artisanal d’environ 17°, que l’on retrouve dans les villages, ou les bières locales fermières chang et changkey, largement partagées lors des fêtes et rituels. Dans la vallée du Bumthang, la distillerie locale propose du vin de pomme et le fameux apple brandy, une eau-de-vie à découvrir.

Pour ceux qui explorent les vallées du Bérou ou du Bumthang en trek, la nourriture reste simple mais vos accompagnateurs veilleront toujours à adapter les menus à vos besoins, avec une prédominance de plats chauds et énergétiques.

Une cuisine pour tous les goûts, saisonnière et végétarienne

La cuisine bhoutanaise séduit aussi par son offre végétarienne. Outre l’Ema Datshi (sans viande), les momos farcis aux légumes, le Shamu Datshi aux champignons, les Honentay ou encore les « putas » de sarrasin constituent un éventail de choix pour végétariens et végétaliens. L’utilisation de nombreux légumes locaux ainsi que d’herbes des montagnes donne aux plats une richesse gustative et nutritionnelle appréciable.

Conseils pratiques pour savourer la cuisine bhoutanaise

• Hygiène alimentaire : Dans l’ensemble du pays, la fraîcheur des produits est privilégiée. Dans les zones rurales, il est recommandé de consommer des plats bien cuits, d’éviter de boire l’eau du robinet (préférez l’eau filtrée ou en bouteille) et de vérifier la propreté des endroits en dehors des hôtels et restaurants référencés.
• Épices et adaptation : Le piment, omniprésent, peut surprendre les palais non avertis. N’hésitez pas à demander des plats moins épicés. Les cuisiniers bhoutanais sont attentifs à proposer des adaptations, surtout pour les voyageurs occidentaux.
• Produits de saison : La carte varie selon les récoltes : le printemps voit arriver les jeunes pousses, l’été regorge de légumes frais, l’automne offre champignons sauvages et racines, tandis que l’hiver mise sur les tubercules et légumes séchés pour réchauffer les plats.
• Snacks et encas : Il peut être utile d’emporter quelques encas de chez soi pour compléter certains repas durant les treks ou les longues journées de route.

Enfin, lors d’un passage dans la vallée du Bumthang, accordez-vous une pause à la Swiss Farm pour déguster une fondue au fromage, clin d’œil européen au cœur de l’Himalaya !

Les saveurs du Bhoutan invitent à l’aventure culinaire, révélant une identité forte, marquée par la générosité, l’authenticité et le goût du partage.