Pour explorer la diversité religieuse en Jordanie, il faut dépasser l’image d’un pays uniformément musulman et bien saisir les nuances qui composent le tissu spirituel jordanien. Chez Shanti Travel, forts de 20 ans d’exploration et d’accompagnement sur place, nous vous proposons un regard d’expert sur ce dialogue des confessions, marquant profondément la culture et le quotidien du royaume.
Un paysage religieux pluriel
En Jordanie, l’islam est la religion d’État, stipulée dans la constitution de 1952. C’est aussi la foi de plus de 90% des Jordaniens, majoritairement sunnites affiliés à l’école chafiite, tandis qu’environ 6% de la population est chrétienne—surtout orthodoxe, mais aussi grecque-catholique, arménienne, copte, protestante et catholique romaine. On croise aussi de petites communautés chiites, druzes et baha’ïes qui, ensemble, représentent environ 1% de la population.
Un héritage séculaire
L’installation de minorités chrétiennes remonte à plusieurs siècles et s’incarne dans la présence d’Arméniens (arrivés vers 1915) ou de bédouins chrétiens, surtout autour de Kerak. Certaines de ces communautés, pour s’intégrer, ont arabisé leur liturgie tout en maintenant une identité forte. Ces héritages se dévoilent notamment dans les mosaïques historiques de Madaba, Umm er-Rasas ou Pétra.
Les minorités actuelles conservent une autonomie cultuelle. Les chrétiens disposent d’une représentation au Parlement jordanien (au moins 9 sièges sur 130) et d’un droit à l’éducation, souvent exercé à travers des écoles réputées qui accueillent également des élèves musulmans. Cette intégration conforte leur place dans la société jordanienne, bien qu’ils demeurent une minorité respectée mais parfois exposée à des défis spécifiques, surtout lors de conversions ou dans un contexte régional tendu.
Du côté des Druzes, très minoritaires et discrets, leur spiritualité demeure ésotérique. La pratique du druzisme, réservée aux initiés, s’accompagne d’une intégration restreinte dans la vie sociale publique jordanienne.
Lieux saints et calendrier religieux
La Jordanie abrite des sites majeurs de l’islam et du christianisme : du baptême du Christ sur le Jourdain aux tombeaux des compagnons du Prophète. Elle conserve de nombreux sanctuaires, honorés à la fois par les rites sunnites et chiites.
Parmi les fêtes musulmanes nationales, on trouve :
- Rana as-Sana : nouvel an islamique (1er Muharram)
- Al Mawlid al-Nabawi : anniversaire du Prophète Muhammad
- Aïd el-Fitr : fin du Ramadan
- Aïd el-Kebir : grande fête du sacrifice
Du côté chrétien, Noël et Pâques sont jours fériés pour l’ensemble de la communauté chrétienne, avec fermeture des banques et congés officiels. Chaque communauté peut aussi célébrer ses propres fêtes. Ainsi, la vie publique en Jordanie se cale sur les rythmes religieux, la semaine de travail étant rythmée par les prières musulmanes et les célébrations chrétiennes.
Cohabitation, législation et tolérance
La coexistence confessionnelle est encouragée par une législation garantissant la liberté religieuse. Le royaume se distingue régionalement par la rareté des tensions interconfessionnelles et la valorisation du dialogue. On note par exemple :
- La présence de commissions parlementaires dédiées à la religion et à la conviction.
- Le soutien du roi Abdallah II à de nombreuses initiatives interreligieuses (comme des repas d’Iftar partagés lors du Ramadan impliquant responsables chrétiens et musulmans).
- Une autorisation officielle accordée aux minorités de célébrer leurs fêtes, et la reconnaissance des lieux saints comme patrimoine de l’humanité.
Dans les faits, certains postes officiels restent cependant réservés aux musulmans. Des propositions existent pour encore renforcer la neutralité, telle l’abrogation de la mention de la religion sur les documents d’identité.
Religion et vie quotidienne : influence et respect
La diversité religieuse marque la vie quotidienne jordanienne, que ce soit dans les habitudes alimentaires, les horaires de travail, ou les traditions autour des mariages et des deuils. Voici quelques spécificités observées :
- La population demeure socialement conservatrice, et le port du voile, par choix religieux autant que culturel, s’observe aussi bien chez certaines chrétiennes que musulmanes, surtout en dehors d’Amman.
- Pendant le mois de Ramadan, la vie ralentit : fermeture de la plupart des restaurants pendant la journée, plages horaires réduites, et ambiance festive le soir.
- Les grandes villes (Amman, Madaba, Karak) illustrent le mieux la cohabitation des styles de vie et la visibilité des différentes traditions.
La société célèbre la notion d’honneur, de coutume familiale et d’attachement aux traditions, souvent justifiées par la religion, mais reste globalement ouverte, offrant un exemple de coexistence paisible au Moyen-Orient.
Un modèle régional de dialogue interreligieux
Malgré les tensions régionales, la Jordanie affiche son rôle de gardienne des lieux saints et de médiatrice. Le gouvernement agit à la fois pour la liberté religieuse et la paix sociale, mettant en avant l’institution de repas partagés, de commissions religieuses et d’actions concrètes contre l’extrémisme.
En voyageant avec Shanti Travel, vous découvrirez non seulement les essentiels de la Jordanie et ses somptueuses mosquées, telles que la mosquée Abdallah, mais aussi ce subtil équilibre entre héritage religieux, tolérance et vie moderne qui caractérise la Jordanie d’aujourd’hui. Pour une expérience approfondie, découvrez nos programmes sur la Jordanie en liberté ou explorez les essentiels de la Jordanie, portes d’un dialogue pluriconfessionnel unique dans la région.





